Contrôle technique moto : la Commission des transports du Parlement européen dit non !
La Commission des transports du Parlement européen, qui se tenait le 30 mai à Bruxelles, a rendu un avis défavorable quant au projet de mise en place du contrôle technique pour les deux-roues motorisés.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]C’est un véritable pas en avant vers le rejet du projet européen de contrôle technique pour les deux-roues motorisés (2RM). La Commission des transports du Parlement a exclu les 2RM du projet de règlement sur le contrôle technique, le 30 mai, à Bruxelles.
Concrètement, les députés européens ont rendu un avis négatif concernant ces mesures proposées en juillet 2012. La décision finale pourrait avoir être prise en juillet prochain, au siège du Parlement européen, à Strasbourg. Si le Parlement vote « non », le projet sera définitivement abandonné. Le rôle de la Fédération française des motards en colère (FFMC) et de la Fédération européenne des associations de motards (Fema) a été déterminant.
Comment la FFMC s’est-elle battue contre ce projet
La FFMC a d’abord dû convaincre les députés européens français. Ainsi « chaque antenne a transmis un courrier à son député pour démontrer l’inutilité de ce projet sur le territoire français », explique Éric Thiollier, le délégué général de la FFMC.
La FFMC s’appuie sur le rapport MAIDS (Motorcycle Accidents In Depth Study), qui démontre que seulement 0,3% des accidents mortels à moto impliquent une défaillance technique.
Ce pourcentage peut s ‘expliquer par le faible kilométrage réalisé entre deux révisions, les motos parcourant seulement entre 6.000 et 12.000 kilomètres avant une visite chez le concessionnaire.
Ainsi, l’idée d’un contrôle technique moto initiée par les lobbies, comme Dekra (Leader européen en la matière), n’a pas lieu d’être. Ce contrôle aurait seulement servi les intérêts financiers de ces groupes, sans assurer aucune sécurité complémentaire aux motards.
Convaincre les députés européens
Convaincre les députés français ne fut pas une chose aisée, mais lorsque l’on parle de projet européen, « ce ne sont pas les seuls à convaincre », souligne Éric Thiollier.
En effet, il faut aussi persuader les députés européens des autres pays de l’aberration de ce projet. La Fema, dont la FFMC est un membre fondateur, a coordonné les associations européennes motardes pour organiser la défense de ces usagers contre le contrôle technique. Pour convaincre les autres pays (certains disposent déjà d’un contrôle technique), il fallait les sensibiliser quant aux répercutions de ce projet. « Si l’Europe met son nez dans la sécurité routière, les pays perdent une part de leur souveraineté en la matière », précise Éric Thiollier.
Les associations automobiles étaient également concernées par le projet, car il englobait aussi le contrôle technique des voitures, projetant un contrôle annuel, contre tous les deux ans aujourd’hui, pour les véhicules de plus de 6 ans.
Une bataille gagnée, pas encore la guerre
La sensibilisation de tous les usagers initiée par la FFMC a clairement fait pencher la balance, les associations automobiles représentant une part beaucoup plus importante de citoyens. Cette stratégie globale, sans se focaliser uniquement sur ses propres intérêts fut « clairvoyante », se réjouit le délégué général de l’association de motards.
Cependant, le combat contre les lobbies du contrôle technique n’est pas fini. La FFMC reste mobilisée jusqu’au vote du Parlement européen, qui aura lieu en juillet prochain.
Jean-Rémy Dubois - 31/05/2013
donc affaire a suivre