A l'issue du dernier CNSR, Manuel Valls a affirmé sa volonté d'abaisser l'ensemble des limitations de vitesse sur les routes françaises. A terme, les limitations pourraient passer de 130 à 110 km/h sur autoroute, de 90 à 70 km/h sur le réseau secondaire et de 50 à 30 km/h en ville. Le ministre de l'Intérieur entend ainsi réduire le nombre de morts sur les routes de 50% d'ici 2020.
Mais si l'objectif est louable, la méthode fait débat. Après la FFM et la FFMC, c'est au tour de la Ligue des Conducteurs de s'élever contre le projet. La LDC vient de publier un certain nombre de raisons pour lesquelles, selon elle, une telle mesure serait parfaitement contreproductive. En voici la liste, argumentation à l'appui.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Limitation de la vitesse : L'argument de sécurité ne tient pas
Diverses données tendent à prouver qu'augmenter les limitations de vitesse ne nuit pas à la sécurité.
Ainsi, en France, le nombre de décès sur les routes a diminué de 15 % entre 1998 et 2002 alors que la vitesse moyenne de circulation augmentait sur tous les types de réseaux : autoroutes, routes nationales et réseaux urbains.
Au Texas, les autorités viennent d'augmenter la limitation de vitesse sur les autoroutes récentes à 85 mph (137 km/h). Elles ont fait un constat simple : la précédente augmentation (à 80 mph en 2006) n'a pas empêché le taux de mortalité de continuer à baisser. Toujours aux Etats-Unis, la Virginie réfléchit également à une telle augmentation.
En réalité, compte tenu des progrès techniques opérés sur les véhicules ces dernières décennies (tenue de route, freinage…) et la voirie (revêtement drainant notamment), les limitations actuelles sont obsolètes. Les maintenir au niveau actuel est déjà discutable : les abaisser serait tout simplement indéfendable.
Cela obligerait des millions de personnes qui roulent déjà à une vitesse très raisonnable, sans provoquer le moindre accident, à rouler... encore moins vite. Sans compter qu'avec une limitation à 110 km/h sur autoroute, les conducteurs seront très nombreux à se détourner de ce réseau payant. Ils iront donc sur les nationales dont certains tronçons sont dix fois plus dangereux que les autoroutes.
Limitation de la vitesse : L'argument écologique ne tient pas non plus
Une semaine après les déclarations de Manuel Valls, le secrétaire général du "débat national sur la transition énergétique", Thierry Wahl, soutenait qu'il faudrait baisser les limitations pour réduire la consommation de carburant et polluer moins. Là encore, rien n'est moins sûr.
L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie elle-même affirme que "le passage de 50 km/h à 30 km/h affiche des résultats très variables voire contradictoires, soit de -10% à +30% selon les polluants et les études." Quant aux autoroutes, pour avoir un réel impact sur la pollution, il faudrait les limiter à... 80 km/h.
Limitation de la vitesse : Un coût insupportable
La baisse des limitations aura un impact économique désastreux : perte de temps dans les trajets, ralentissement et renchérissement du trafic des marchandises... Selon les premières estimations, cela représenterait une facture comprise entre 5 et 8 milliards d'euros par an.
Sans compter qu'abaisser les limitations de vitesse, c'est devoir changer des centaines de milliers de panneaux routiers. Une dépense publique de plusieurs dizaines de millions d'euros dont l'Etat pourrait très bien se passer alors que le temps est à la rigueur.
Reste la question des radars... Avec les limitations actuelles, plus de 27 000 procès verbaux pour excès de vitesse sont dressés chaque jour, et 10 millions de points de permis sont retirés chaque année. Une baisse des limitations de vitesse entraînerait une explosion de PV à 68 €.
Vous disposez maintenant des contre arguments de la Ligue des Conducteurs : 230 000 internautes ont déjà signé la pétition
Non à la baisse des limitations de vitesse. Et vous ?
voici le lien.........
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